POEMA

Françoise Collin ¹

nous dormirons un peu plus tard

nous lirons des livres

nous serons attentifs

nous marcherons encore dans la boue

nous pleurerons encore dans les chambres

on ne peut pas couper la verité en quatre

il faut la prendre tout entière

toute  nue

c’est difficile

petits papiers pensifs et chants d’oiseaux

on se couche dans l’herbe jusqu’à trois heures

écoutant le silence

paupières fermées

parfois on dort

ou dans la chambre odeur de lys

comptée pour rien ou pour la vie

sous la fenêtre un peu trop haute

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