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Da Investigação às Práticas
versão On-line ISSN 2182-1372
Invest. Práticas vol.4 no.2 Lisboa set. 2014
ARTIGOS
Le lexique Fourni et interiorisé un moyen efficace pour construire un genre?
Kathy Similowski
Elémentaire dApplication;
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RÉSUMÉ
Cet article présente les premiers résultats dune recherche sintéressant à larticulation entre imitation et invention dans lécriture chez les jeunes scripteurs. Létude sattache à observer les modes de récupération de ressources textuelles fournies par les conditions de production. Lexpérimentation a été conçue pour observer lappropriation dun genre. Des dispositifs didactiques ont été proposés à plusieurs classes de fin décole primaire française, à partir de textes littéraires issus de la robinsonnade mis à disposition soit simultanément à lacte décriture soit lors dune seconde écriture. Létude montre comment les élèves ont recours à deux procédés contrastés: le réinvestissement du lexique et la reformulation. Les données recueillies mettent en évidence la reprise attendue de mots caractéristiques du genre, et révèlent lingéniosité des scripteurs pour restructurer des matériaux langagiers. Certaines stratégies témoignent des difficultés rencontrées par les élèves qui ont eu à interpréter le lexique littéraire puis à le transférer dans leur propre récit. Des modes de reformulation différents coexistent dont on peut offrir une première catégorisation en fonction dune appropriation plus ou moins réussie du genre considéré.
Motsclés: Robinsonnade, école primaire, textes ressources, lexique, reformulation.
ABSTRACT
This article presents the first results of a research on the relationship between imitation and invention in the writing process amongst young writers. The study aims at observing the recovery modes of textual resources provided by the circumstances of production. The experiment was designed to observe the acquisition of a genre. Teaching tools have been proposed to several French classes of Primary school. They were literary texts derived from Robinson-type stories, that were available either immediately when writing, or during the time of a secondary writing. The research shows how students use two contrasting methods, the reinvestment of the lexicon as well as rephrasing. The data highlight the expected reuse of characteristic words of the genre, and reveal the ingenuity of writers in the restructuring of language materials. Some strategies reflect the difficulties faced by the pupils who have had to interpret the literary lexicon and then to transfer it into their own story production. Different rephrasing modes coexist that we can categorize according to a more or less successful appropriation of the genre considered.
Keywords: Robinson-type text, primary school, resources texts, lexicon, rephrasing.
Cette étude procède dune recherche portant sur larticulation entre imitation et invention dans lécriture en fin décole primaire et prenant comme axe problématique linjonction paradoxale que constitue lexercice de lécriture dinvention, en tant quil sollicite simultanément deux démarches opposées, lune orientée vers la reproduction des modèles, lautre tournée au contraire vers la manifestation de loriginalité et de la créativité du jeune auteur. Cet article rend compte de lobservation des modes de récupération des ressources lexicales fournies par les conditions de production. Létude repose sur la double hypothèse que la mise à disposition de textes sources sert de réservoir lexical dans lequel puise lélève et que cet apport participe à la construction du genre. Lexpérimentation a été conçue pour observer lappropriation dun genre à travers lactivité lexicale de reprise et de reformulation.
1. CADRE THEORIQUE
Létude sappuie sur les recherches linguistiques en cours portant sur la réutilisation et la réorganisation dun substrat langagier déjà-là, et emprunte à la didactique en sinterrogeant sur les démarches qui cherchent à améliorer les productions notamment en se référant aux modèles que constituent les genres. Elle se réfère également aux travaux qui conjuguent ces deux perspectives, linguistique et didactique, et qui sattachent à explorer les articulations entre lexique et production langagière.
1.1 Mobiliser un substrat langagier déjà-là
De nombreux travaux ont permis de révéler que la production écrite est une activité mettant en uvre des matériaux issus de ressources textuelles déjà disponibles chez le scripteur. Ainsi, elle consiste pour partie à ré-agencer des matériaux langagiers issus de productions antérieures ou de souvenirs de productions antérieures, réalisées ou non par le scripteur lui-même, et à les transformer (François 1990; Paveau 2006; Crinon 2006) Elle se construit également à partir de ceux fournis par les conditions de production. Dans les deux cas, lactivité consiste notamment à récupérer du déjà-là pour reprendre le concept développé par une équipe de recherche [1]qui sintéresse à la manière dont les performances langagières sancrent dans ce qui est déjà disponible. Et lon peut faire lhypothèse de lexistence précoce de procédures de reprise-modification du discours de lautre (François, 2004). Chez les jeunes scripteurs, que sont les élèves de fin décole primaire, les modes de récupération varient en fonction des dispositifs didactiques, et aussi en fonction des individus.
1.2 Imiter un genre
Traditionnellement, les élèves ont à gérer des contraintes explicites comme les instructions initiales données par les enseignants qui décrivent les caractéristiques attendues du texte à rédiger (Fradet 2006) et des manières de faire, auxquelles sajoutent des textes supports qui fournissent un substrat. Les caractéristiques génériques du texte à produire sont aussi des contraintes implicites dont ils doivent tenir compte. Comme l'ont montré Plane, Olive et Alamargot (2010), les élèves sont ainsi soumis à diverses contraintes quils doivent gérer simultanément. Parallèlement, le rôle que joue la maîtrise de schémas textuels propres à telle ou telle catégorie de textes, et donc de lidentification des catégories textuelles dans lexpertise rédactionnelle a été établi. Cest pourquoi un certain nombre de didacticiens, tout en en cernant les limites, ont démontré lefficacité de la notion de genre (Bakhtine/Volochinov discuté dans Bronckart & Bota 2011) dans la sphère scolaire (Schneuwly & Dolz 1997 ; Garcia-Debanc 1986; Garcia-Debanc & Fayol 2002). Plusieurs recherches ont été menées consistant à mettre à la disposition des élèves des textes ressources afin de favoriser la réécriture et lamélioration des textes (Crinon & Pachet 1998 ; Crinon & Legros 2002 ; Crinon, Legros et Marin 2002-2003 ; Crinon 2006; Crinon 2010).
1.3 Lexique et production écrite
A lécole, lamélioration des textes est souvent réfléchie en termes de mise à disposition et dacquisition dun stock lexical pouvant être mobilisé dans les tâches discursives. Selon Chabanne, J.-C., Cellier, M. Dreyfus, M., Soulé, Y. (2008, p 90), la littérature contribue à enseigner le lexique notamment par la construction dun univers fictionnel riche et complexe qui informe les mots du texte, et les programmes scolaires français insistent sur la fréquentation des textes littéraires pour construire des compétences en écriture [2]. Cependant, la réception des textes ne se traduit pas spontanément en des compétences de production. Lécrit exige un discours explicite, un vocabulaire précis (Bernardin 2011/3, Marin 2011a). Or, le lexique des élèves n'a pas la même étendue ni la même précision que le lexique des textes littéraires (Marin 2011b). Toutefois, il a été montré que les pratiques décriture ont des effets mesurables sur lacquisition de formes et de structures langagières (Grossmann et Plane 2008; Legros, Crinon et Marin 2006). Comme la montré Plane (2006) lécriture dimitation, en engageant les élèves dans une démarche dempathie avec lunivers fictionnel créé par le texte source et en les contraignant à sapproprier les traits rédactionnels de ce texte, favorise lacquisition de formes linguistiques spécifiques à lécrit et de comportements épilinguistiques qui, à leur tour, permettront de nouvelles acquisitions.
2. DISPOSITIF
Cest à partir dun corpus de textes relevant du genre de la robinsonnade que nous nous sommes intéressés à la manière dont le lexique a été réinvesti par des élèves.
2.1 La robinsonnade, genre à imiter, histoire à inventer
La robinsonnade est née du détournement opéré par les pédagogues, au profit du nouveau lectorat que constituent les enfants, du célèbre texte de Defoë «Robinson Crusoé» (1719). A la suite de lapparition de «lÉmile» de Rousseau (1762), ces pédagogues y ont vu un excellent moyen «dapprivoiser le sauvage en puissance chez tout enfant». Le genre a été défini comme «un roman daventure et déducation au cours duquel un enfant est amené à faire naufrage, à être confronté aux problèmes de survie et disolement dans une île coupée de la civilisation dorigine et généralement retrouvé à lissue de ce temps de retraite initiatique» (Dubois-Marcoin 1997 p 5). Particulièrement florissant au XIXe siècle, il a été comparé par Leclaire-Halté (2004) à «un jeu éducatif», «une machine à diffuser des savoirs» et à générer des «valeurs» telles que lautonomie et laltérité. La robinsonnade est dotée dun cadre fortement contraignant, qui pour autant favorise la production de récits inventés. Le genre se prête à limitation parce quil «décline inlassablement les mêmes motifs narratifs». Leclaire-Halté met laccent sur lorganisation narrative du texte, notamment sur le rôle que jouent certaines séquences textuelles considérées comme des foyers axiologiques forts. Ces séquences thématico-narratives plus ou moins développées forment le canevas événementiel type de la robinsonnade. Chaque séquence se décline en scènes aux composantes stéréotypées. Mais le genre est également propice à linvention car il se «révèle dune grande plasticité tant sur le plan des orientations idéologiques ou pédagogiques que sur celui des choix desthétique littéraire», comme en témoignent les nombreuses réécritures de laventure robinsonnienne.
2.2 Des programmes narratifs et lexique de linsularité
Selon Leclaire-Halté (2004), le genre est construit autour de programmes narratifs de base liés aux «valeurs du robinson» et à lobjet ultime quil vise. Ainsi, pour attendre un sauveteur qui le ramènera dans le pays dorigine, le héros peut décider de sinstaller sur lîle de la façon la plus fonctionnelle possible, donc de construire un abri. Ces «programmes dusage» correspondent à une succession de séquences textuelles qui constituent autant de «relations dactions», lesquelles permettent de mettre en valeur le travail, de mesurer les progrès du personnage et installent une forte redondance dans la narration «tant en ce qui concerne les objets valorisés par le robinson que lévaluation de son faire» (Leclaire-Halté 2003). Ils sexpriment au moyen de champs lexicaux spécifiques. La maîtrise du feu permet de signer la victoire de lhomme sur les contraintes naturelles, «un passage obligé» (Dubois 1992 p 130). Les mises en culture et en élevage sont évoquées car elles sont des activités de lhomme civilisé capable de maîtriser les ressources naturelles. La construction de lhabitat permet dancrer linstallation sur lîle. La nature nourricière est omniprésente. Le lexique suscite lexotisme insulaire(profusion de substantifs et dadjectifs). Ce récit daventure offre, en effet, une part importante à la description réaliste dun monde étranger.
2.3 Aspects méthodologiques
Quatre textes de littérature de jeunesse ont été sélectionnés en fonction de critères didactiques; longueur (230 à 562 mots), richesse lexicale (registre soutenu mais adapté à lâge des élèves), instant dans le récit (installation sur lîle), séquences textuelles considérées comme des foyers axiologiques forts (maîtrise du feu, quête de la nourriture, construction de lhabitat). Parce que nous souhaitions préserver une énonciation en «je» typique du récit autobiographique, et aussi pour éliminer des passages impliquant dautres personnages (ce qui aurait créé un effet de parasitage par rapport à la consigne suggérant linstallation sur lîle dun seul enfant), nous avons réécrit lun des textes (B). Le texte A tiré de «Lîle dAbel» [3]conte lhistoire dune souris transportée au fil de leau loin de chez elle. Le fait que le personnage soit un animal napparaît pas dans lextrait choisi. Le texte dorigine a été conservé. Il évoque la maîtrise du feu : Abel retrouve les méthodes ancestrales, émet des signaux de fumée, cuit des graines et des légumes, confectionne de la vaisselle en argile et confie un message à un bol jeté au courant. Le texte B est extrait de «Sa Majesté les Mouches» [4]. Un avion sécrase sur une île déserte. Seuls rescapés et livrés à eux-mêmes dans une nature sauvage et paradisiaque, des garçons tentent de sorganiser. Lextrait choisi dépeint une forêt luxuriante où la nature et ses fruits mûrs soffrent à profusion. Le texte C émane dune adaptation pour jeune public de «Robinson Crusoé» [5]. Il résulte de la combinaison de deux extraits sur la quête de la nourriture. Le texte D introduit le thème de la construction de lhabitat. Sous le titre « [6], M. Tournier offre une adaptation pour la jeunesse de son livre «Vendredi ou les Limbes du Pacifique». Ces quatre textes ont donc constitué le substrat mis à la disposition des jeunes scripteurs. Le protocole sest déroulé en situation écologique. Quatre groupes-classes de la région parisienne se sont prêtés à lécriture dinvention. Les groupes 2 et 4 ont eu à écrire une suite de récit à partir dun texte «amorce» [7]. Ils ont donc été confrontés, in fine, à la lecture de cinq textes littéraires. Dans le cadre de cet article, nous avons choisi dobserver les phénomènes lexicaux dans les productions des groupes 1 et 3, celles des élèves (24 et 27 élèves âgés en moyenne de 11 ans) qui ont eu à imaginer un récit, en dehors de tout texte inducteur. Après avoir réfléchi un court instant «dans leur tête» à la signification du mot «naufrage», ils ont reçu instruction dinventer une histoire à partir dune consigne ouverte : «Un enfant arrive sur une île à la suite dun naufrage. Raconte ». Ces élèves ont lu les textes au cours dune séance décriture spontanée, sans brouillon, sans étayage pédagogique, laissant les lecteurs seuls face à leurs problèmes de compréhension et dinterprétation. La consigne nimposait pas dutiliser les textes sources mais proposait aux jeunes scripteurs ces textes modèles. Les élèves du groupe 3 nont écrit quun seul récit. En revanche, les élèves du Groupe 1 ont été plongés dans un premier travail décriture sans corpus. Ce nest quau cours dune seconde séance, quils lont lu. Pour cette nouvelle écriture, ils ont été dépossédés de leur premier jet de façon à éviter que les contraintes entraînées par le texte déjà produit entrent en conflit avec la mise à disposition des textes sources. Nous ne traiterons pas ici de la comparaison des deux récits écrits par ce groupe sachant que Plane, Rondelli et Vénérin (2013) ont mis en évidence limpact de la mémoire du texte initial produit. En effet, les élèves peuvent se souvenir de lhistoire quils ont écrite et réinvestir en seconde écriture des matériaux déjà utilisés en première écriture, alors même quils nont plus leur premier texte sous les yeux. Lors dune séance ultérieure, les élèves ont souligné les passages des textes sources quils pensaient avoir utilisés (Ils navaient plus à cet instant les récits produits). Quelques élèves, ayant eu une analyse divergente de la nôtre sur lutilisation de ces textes, ont été conduits à se justifier, au cours dun entretien portant sur les réinvestissements prétendus ou observés. Les données recueillies proviennent de 51 copies (nombre moyen de 254 mots pour le Groupe 1 Version 2 et de 218 pour le Groupe 3). Il a été procédé à un relevé manuel de ces données et à un traitement lexicométrique au moyen du logiciel Le Trameur. Nous avons choisi de nous intéresser aux substantifs, nombreux et spécifiques. Par ailleurs, puisque le corpus est caractérisé par les éléments lexicaux de linstallation, nous avons comptabilisé pour chaque champ lexical (feu/nourriture/habitat) le nombre de mots ou de tournures caractéristiques (grille par champ lexical: items et nombre doccurrences). Sajoutent des données qualitatives. Nous avons retenu deux mots (île, naufrage) à valeur sémantique et symbolique fortement marquée par le genre, présents à la fois dans la consigne décriture et dans les avant-textes et/ou textes du corpus, et identifié pour chaque texte les champs lexicaux et leurs composants. En miroir du travail effectué pour le corpus, nous avons relevé dans les productions les données relatives aux mots «île» et «naufrage» et aux champs lexicaux retenus : fréquence et nature, en prêtant une attention à leur localisation dans le texte cible (début/milieu/fin). Nous avons mis ainsi en dialogue les textes cibles avec les textes sources.
3. RESULTATS
Nous décrirons quelques stratégies lexicales à partir des catégories retenues par Vénérin-Guenez (2012)et Plane, Rondelli & Vénérin (2013) : les reprises lexicales et les reformulations. Puis, nous nous attacherons à proposer une catégorisation des modes de récupération en tant quils renseignent sur lappropriation dun genre.
3.1. Reprises lexicales et reformulations
3.1.1 Conservation des mots clés et de mots pivots caractéristiques des champs lexicaux structurant les séquences thématico-narratives du genre
Dans toutes les copies, on trouve la trace de reprises de lexique, avec bien sûr une variation de nature et de fréquence. Les «mots clés» (île, naufrage/naufragé) préalablement identifiés, fortement représentatifs du genre, sont particulièrement réinvestis. Le mot «île» est présent dans 90% des textes cibles. Il est utilisé seul (71 occurrences) ou inclus dans un segment opérant une caractérisation (16 occurrences: «île déserte», «sud de lîle», «île dAbel»). La collocation «île déserte» citée à deux reprises dans le corpus (avant-textes A et D), reprise par 10 élèves, est la plus fréquente. Le mot est également mis en exergue lorsquil sagit du titre. Si aucun élève du Groupe 1 na intitulé son écrit, la quasi-totalité des élèves du Groupe 3 (96%) ont donné un titre à leurs récits. Ce choix correspond aux habitudes de classe puisque dans les grilles de relecture utilisées tout au long de l'année, lenseignante a retenu ce critère dévaluation. Or, une grande majorité des titres (68%) reprend les termes «île», «naufrage» ou «naufragé». Noblesse utilise une combinaison de ces termes avec «Les naufragés de lîle», tandis que Chemsaddine reprend le nom du héros du texte A pour baptiser son écrit, «Lîle dAbel», titre qui est aussi celui de loeuvre dont est issu ce texte source. Younes préfère «Le naufrage dAbel». La présence de ce terme dans les textes sources (7 occurrences si on considère «île» et «lîle» comme une même entité et quon intègre les avant-textes et les titres des oeuvres) et dans la consigne décriture («Un enfant arrive sur une île à la suite dun naufrage») a sans doute influencé les scripteurs. Mais on peut émettre lhypothèse que la fréquence du mot est également due au sens et aux valeurs qui y sont attachés ; lîle est le lieu de laction et aussi la problématique à laquelle le héros est confronté, à partir de laquelle lintrigue va sécrire.
De même le lemme «naufrage/naufragé(s)», une seule fois évoqué (texte B) et présent dans la consigne décriture, est fortement lié au destin du personnage. Ces mots sont présents dans les textes sources mais les reprises peuvent aussi être imputées aux instructions décriture, ou à leurs valeurs sémantiques et symboliques. Ils évoquent directement lunivers référentiel qui scelle le sort du personnage. On peut considérer quil sagit de mots clés du genre de la robinsonnade et constater quils sont particulièrement repris.
Lune des scènes stéréotypées de linstallation est la maîtrise du feu. Les mots les plus fréquents du texte A correspondent au champ lexical du «feu». Les termes «feu», «fumée»,«allumer» (9 occurrences) sont présents dans 72% des textes cibles. Ces termes sont majoritairement récupérés. Certaines copies sont très proches du texte original. [8]
Texte A Quelques jours plus tard, je réussis à allumer un feu. Javais entendu parler en classe des méthodes en usage chez les primitifs (...) Mes feux possédaient la même magie que ceux des ancêtres de la préhistoire.(...) Jutilisai dabord mes feux pour envoyer des signaux de fumée... | Dylan Quelques jours plus tard, il réussit à allumer un feu. Il a utilisé la méthode quil a apprise à lécole, chez les primitifs, et ces feux connaissaient la même magie quà la préhistoire. Il avait pris la fumée pour envoyer des signaux... |
Dans le champ lexical de la nourriture, le mot «fruits» (6 occurrences, textes B et C) est le plus fréquent. Il est repris dans 25% des textes cibles (17 occurrences). Si on prend en considération des hyponymes tels «melon» «raisins» et «cédrats» (1 occurrence chacun, texte C) et des termes associés en réseau tels grappes, vignes, cacaoyers, orangers, limoniers, citronniers (1 occurrence chacun, texte C), on trouve la trace de ce sous champ lexical dans 33 % des productions. Le texte D présente le thème de lhabitat lorsque Robinson décide de construire sa «maison» (2 fois cité) et dabandonner sa grotte (1 fois cité). Les termes maison et/ou grotte sont récupérés dans 29% des productions. Dans ces trois champs lexicaux, nous avons choisi de pister certains mots parce quils étaient les plus fréquents du corpus et parce quils en constituent aussi le pivot. De façon attendue, ces termes sont relativement bien récupérés, mais aucun item nest partagé par lensemble des élèves. Les reformulations auxquelles se livrent les élèves témoignent de leur ingéniosité mais aussi de leurs difficultés dans la captation des matériaux qui serviront à reconstruire le genre.
3.1.2 Reformulations: ingéniosité et difficultés dans la captation des matériaux
Les élèves puisent dans le vivier que constitue le corpus, divers matériaux langagiers quils transposent dans leurs écrits. Dans le foisonnement des formulations individuelles rencontrées dans les productions, nous retenons trois procédés que nous proposons de nommer : tissage, substitutions, déformation du substrat. Bien évidemment, ces procédés peuvent être simultanément présents chez un même scripteur. Nous les illustrerons par quelques exemples. Nous appelons tissage les transferts de matériaux langagiers et leur réagencement avec dautres matériaux. Ici, le lexique source sert directement à bâtir lénoncé et limitation est apparente. Lorsquon observe lincipit des textes cibles, on peut penser que la récupération de matériaux lexicaux est même un fort point dappui à lécriture. Sans doute cette phrase-seuil joue-t-elle son rôle puisquelle informe pleinement le lecteur sur le lieu, le personnage, la temporalité du récit et le laisse en haleine sur lintrigue. Ainsi, 47 % des élèves vont puiser dans le substrat des textes sources; ils reprennent des éléments dune première phrase dun texte source (ou avant-texte), combinent des premières phrases de textes source différents (ou partie de ces éléments), ou prennent des morceaux dautres phrases de ces textes quils ré-agencent comme ouverture de leurs récits.
Texte A (avant-texte) Abel vient déchouer sur une île déserte....
| Valentine G1V2 Le bateau de Camille vient déchouer sur une île sauvage... |
Pierre-Lou utilise lossature de la première phrase du texte D (avant-texte) en en changeant les variables (temps, personnages, lieux).
Texte D (avant-texte) A la fin de laprès-midi du 29 septembre 1759, Robinson laisse à York sa femme et ses deux enfants, pour explorer lAmérique du Sud. Le navire à voile hollandais... | Pierre-Lou A la fin de la matinée du 11 février 2002, Eric laisse à Athènes sa femme et son chien pour explorer les îles du Pacifique. Le navire à voile anglaise... |
Les ratures montrent des choix dorganisation des informations sémantiques des matériaux récupérés.
Texte C Au milieu de tous mes travaux il marriva de trouver, en visitant mes bagages, un petit sac qui avait été empli de grains pour la nourriture de la volaille à bord du vaisseau. | Sabrine Au milieu de tous mes travaux, il marriva
en des bagages et un sac. Je pris le sac en premier |
La reprise de segments est fréquente, par assemblage (Nora) ou réagencements (Pierre-Yves).
Texte B Je marchais comme un habitué... Texte D. Je pris même lhabitude... Daprès « Vendredi ou la vie sauvage »... | Nora je commence à mhabituer à la vie sauvage
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Texte D. Je creusai dabord un fossé rectangulaire que je meublai dun lit de galets recouverts eux-mêmes dune couche de sable blanc. Sur ces fondements parfaitement secs et perméables, jélevai des murs en mettant lun sur lautre des troncs de palmiers. La toiture se composa dune vannerie de roseaux, sur laquelle je disposai ensuite des feuilles de figuier-caoutchouc... | Pierre Yves Je rassemblai tout ce qui pouvait me servir : tronc de palmiers, galets, sable, feuilles de figuiers-caoutchouc...Je commençai par creuser une fosse rectangulaire.
|
Le jeune scripteur effectue des opérations de substitutions lorsquil propose dautres termes par retranchement ou ajout aux termes sources, ou étend le champ lexical initial à un champ lexical connexe. Certains procèdent à une re-lexicalisation réfléchie allant jusquà débattre des mots présents dans les textes littéraires. Ainsi, sur le thème de lhabitat, 18 % des élèves substituent au mot «maison» (2 occurrences dans le textes D), le mot «cabane» qui leur paraît plus adapté à lunivers insulaire. Lors dun entretien, Judith sen expliquera: «Le rajout sur la maison de bambou, cest parce que jai essayé de reprendre le dernier texte (D). Jai mis maisonnette et jai raturé parce que ce nest pas vraiment une maisonnette. Cest fait avec des choses que la personne a trouvées sur lîle. Alors jai mis cabane».» Cette réflexion nous apparaît pertinente au regard de la définition académique. [9] Outre lusage de synonymes, les élèves se livrent à une véritable recherche lexicale à partir des matériaux fournis par les textes sources. Lorsquil sagit de relater la quête de la nourriture, on observe ainsi que 5% des élèves caractérisent le mot «fruits» pour évoquer lexotisme insulaire en utilisant par exemple le syntagme prépositionnel «fruits du paradis», ou en les qualifiant de « sauvages» ou de « tropicaux». Dans le champ lexical de la nourriture, particulièrement propice aux variations induites sans doute par la richesse et la densité lexicales du corpus, les élèves nous livrent une riche variété de substitutions en insérant des hyponymes de fruits (ananas, noix de coco, bananes, pastèques, mangues, noix, pommes, poires) que lon retrouve dans 23.5% des copies, auxquels on peut ajouter les termes «citrons» et «oranges» induits par lemploi des noms «citronniers» ou «orangers» dans le texte C, ce qui porte le nombre à 27%. Dautres constations donnent lieu à des hypothèses plus aléatoires sur lexistence de récupérations. Ainsi, on peut se demander sil y a eu transformation et liens dhomonymie à la suite dopérations mentales (associations didées) lorsque Pauline fait fabriquer une «canne à pêche» à son personnage ou que Basile voit une «cane» senvoler, alors que le texte D décrit des « cannes à sucre sauvages». Enfin, les élèves nhésitent pas à étendre le répertoire en procédant par ajouts de termes relevant de champs lexicaux connexes comme celui de la chasse, de la pêche ou de lélevage présents dans 18% des productions(cochon sauvage, gibier, biche, bouc, tortue, volatile, poisson, saumons, brochet, huitres, écrevisses, canne, poule, ufs), même si on peut subodorer que la traque de chèvres sauvages dans le texte C a servi de déclencheur à cet accroissement lexical. Les jeunes scripteurs sexercent donc à des procédés de reprises qui vont du plus simple (reprises termes à termes) au plus complexe en passant par une palette de combinaisons (tissage, substitutions) comme sils devenaient les maîtres dun nouveau puzzle composé de pièces récupérées et de pièces créées. Mais, certains transferts témoignent de difficultés de compréhension et dinterprétation du lexique source. La recherche langagière peut, en effet, conduire à une déformation du substrat fourni. Ainsi, Pierre-Lou préfère au terme obsolète «haut-de-chausse» [10] une synonymie erronée, en habillant son personnage de «chaussettes». Basile ne comprend pas quun «lit de galets» sert aux fondations de la maison du naufragé (texte D), si bien quil fait dormir son personnage sur un «lit de galets»!
Texte D Je creusai dabord un fossé rectangulaire que je meublai dun lit de galets recouverts eux-mêmes dune couche de sable blanc. | Basile De retour à la cabane, il creusa un fossé en forme de rectangle. Pour son lit, il fit un lit de galets recouvert de sable blanc. |
Les élèves opèrent des choix en capturant, adaptant, transformant. Mais ils peuvent aussi délaisser voire refuser le lexique offert. Nous avons observé que certains mots significatifs de linstallation nont été repris dans aucune copie. Il sagit du vocabulaire dont la définition était donnée en note de bas de page (frondaisons, gréements, ramilles, la balle, des claies). De même, des substantifs (limonier, cédrat, cacaoyer) appartenant au champ lexical de la nourriture pourtant largement exploré, sont ignorés ou écartés. Ainsi Beatriz [11] est la seule à récupérer le terme «limonier», mais le rature pour lui substituer le terme «citronnier».
Texte C Jy vis une grande quantité de cacaoyers, dorangers, de limoniers et de citronniers, tous sauvages, portant peu de fruits. | Beatriz citronnier Jean ne trouva rien sauf un |
Ces mots ont en commun un usage peu courant de la langue ; ils napparaissent pas dans la liste des 1500 mots les plus fréquents établie par le lexicologue Etienne Brunet [12]. Notre hypothèse est que les jeunes scripteurs établissent des stratégies de contournement pour éviter la récupération de matériaux lorsquils nen comprennent pas le sens ou lorsque dautres, mieux maîtrisés et séloignant du lexique littéraire, sont disponibles. Bien sûr les textes sources ne constituent pas la seule «corne dabondance». On trouve aussi les traces dune influence de la culture scolaire dans des expressions telles que «lIle dElbe» (Napoléon est au programme de la fin décole primaire française) ou relevant de leurs connaissances personnelles comme «lîle dAndros en Grèce». On ne peut exclure les effets de lintertextualité. Basile indique quil sest inspiré de lhistoire dune cabane avec des feuilles de palmier lue dans lîle de Virginie [13] Il écrit: «Soudain, il eut une idée lumineuse, il creusa des trous, les recouvrit de branches de bois mort et de feuilles de palmier...». Il sagit aussi de matériaux disponibles«déjà-là» mais «extérieurs». Ainsi, les élèvent opèrent des choix pour capturer ou non des fragments plus ou moins importants des textes sources avec lesquels ils ont été en contact, et pour les ré-agencer. Ils pétrissent ce substrat initial, se lapproprient ou le transforment. Cette récupération peut conduire ou non à la construction du genre attendu.
3.2. Modes de récuperation et appropriation du genre : du naufrage à laccostage
Les travaux de Plane et Rondelli et Vénérin (2013) portant sur la textualisation après mémorisation dun texte entendu, et sintéressant au discours rapporté par de jeunes scripteurs, ont permis dobserver des «variations, fidélité, infidélité» par rapport au texte source. Notre expérimentation a été conçue pour observer lappropriation dun genre. Certains scripteurs récupèrent des matériaux du corpus de textes, mais les réinterprètent de sorte que dautres idées sont activées qui séloignent du genre de la robinsonnade. Dautres scripteurs capturent des matériaux et cette «re-construction» permet de conserver le genre. Empruntant les termes de ces travaux antérieurs et une dénomination tirée de lunivers de la robinsonnade, nous proposons une catégorisation selon quil y a ou non «fidélité» à ce genre. Pour simplifier, nous avons considéré quil y avait conformité au genre lorsquil y avait respect de lorganisation thématico-narrative des textes sources; présence dune séquence dactions caractéristiques de linstallation inscrites dans une temporalité et un registre de langue adaptés, la mise en intrigue étant développée au sein dune cohésion textuelle.
3.2.1 Dans une première catégorie décrits, les élèves récupèrent des matériaux, mais les données informationnelles sont amalgamées sans congruence avec lunivers référentiel. Les jeunes scripteurs adoptent une procédure dagrégation qui pose de véritables problèmes de cohérence. Ernestine a bien récupéré des éléments du texte source mais elle ségare et ne parvient pas à reconstruire le genre. Il y a «naufrage». Son propos nappartient pas à «lintelligibilité» de lhistoire attendue.
Texte A Quelques jours plus tard, je réussis à allumer un feu. Javais entendu parler en classe des méthodes en usage chez les primitifs, mais ne my étais moi-même jamais essayé...Mes feux possédaient la même magie que ceux des ancêtres de la préhistoire. | Ernestine Quelques jours plus tard, il arriva à allumer un feu. Depuis quil était tout petit, il avait pris lhabitude de voir comment ça se passait à la préhistoire. Il était devenu un singe. Alors il tua une grosse bête pour la faire griller au feu. Car le feu a de la magie. |
3.2.2 Une seconde série décrits concerne des scripteurs qui récupèrent des matériaux mais nentrent pas dans le genre ou, au cours de la narration, finissent par sen éloigner totalement. Il y «évasion». Lincipit du texte dEmma ne laisse pas de doute au lecteur. Son texte commence par la formule du conte «Il était une fois...». Son personnage, Mat, échoue sur lîle, cherche de la nourriture, tente dallumer un feu et construit un abri. Mais au cours du récit, il rencontre un oiseau magique et senvole sur son dos. Raphaël engage lui aussi plusieurs actions pour domestiquer lîle, avant quune lune violette absorbe son âme. Les élèves optent ainsi pour le conte et en particulier le merveilleux, sachant que ces genres sont souvent abordés dans le monde scolaire que ce soit en lecture ou en écriture. Ces genres font partie du déjà-là disponible récupéré par les jeunes scripteurs. Dautres contournent le genre de la robinsonnade en y apportant un dénouement inattendu. Ainsi, le héros de Sofian parvient-il à senfuir à laide dun bateau qui séchoue à nouveau. Mais le récit est construit en abîme puisque lélève ne clôture pas lintrigue: «Et lhistoire continua sans fin». Chloé choisit léchappatoire du rêve: lhéroïne se réveille et raconte son périple à sa mère. Ces écrits témoignent dune sorte dévanouissement. Les reprises de matériaux ne conduisent pas le scripteur à bon port. Il en est différemment des deux autres catégories de modes de récupération. Ces textes sont fidèles au genre, mais tous ne sembarquent pas de la même façon dans laventure robinsonnienne.
3.2.3 Dans une première catégorie («abordage»), les scripteurs récupèrent des matériaux des textes sources, mais ne facilitent pas au lecteur son entrée dans le genre. Sans quil soit possible de les développer, nous avons repéré au moins deux sortes décueils. Dune part, ceux qui concernent la place de lénonciateur et sa position temporelle. Les textes sources sont inscrits dans une temporalité particulière, la plupart avec des éléments de datation relative. Le texte A relate une succession dévénements situés les uns par rapport aux autres sur une ligne temporelle. Le contexte de laction du texte B est atemporel. Lempan temporel du texte C est large. Et le texte D offre un regard rétrospectif du héros sur ses actions. Certains élèves ne parviennent pas à installer ce temps long du récit du naufragé qui subit les affres de la solitude. Les actions sont énumérées rapidement, inscrites dans un empan temporel étroit, parfois avec des éléments naïfs de datation. Dautre part, le registre langagier nest pas toujours adapté aux confidences soignées auxquelles se livrent traditionnellement les Robinson.
3.2.4 Les scripteurs parviennent à «laccostage» lorsque le genre est construit et que sont donnés au lecteur tous les éléments pour lui permettre de pénétrer cet univers. Dans cette dernière catégorie décrits, les élèves récupèrent des matériaux, imitent, inventent un itinéraire narratif souvent débordant du patron originel, avec une variété de péripéties malmenant le héros et de rebondissements salvateurs, utilisent un registre de langue adapté et une temporalité pertinente, lintrigue étant livrée au sein dune cohésion textuelle.
Nous avons présenté les premiers résultats dune expérimentation qui a pour objet détudier la manière dont sopère en cours de production scripturale le réinvestissement déléments constituant un «déjà-là» de lécriture, en particulier lorsquil est fourni par la lecture dun corpus de textes. Les résultats que nous avons présentés sont partiels. Ils sont centrés sur certains substantifs fréquents dans le corpus, caractéristiques du genre car rattachés aux motifs narratifs habituellement déployés. Leclaire-Halté a montré que les valeurs des robinsonnades se manifestaient par différentes formes linguistiques [14] quil nous faudrait explorer, tels le répertoire verbal (verbes de déplacement, détat, de perception, périphrases verbales et verbes de modalités) et les balisages temporels, puisque «Le marquage du temps est un acte fondateur dans les robinsonnades» (Dubois 1992 p 127). Par ailleurs, une indication précise de la richesse lexicale du corpus pourrait être recherchée, comme lont fait Demagny, A.-M. & Paprocka-Piotrowska, U. (2004/3). [15] Nous avons tenté de proposer une catégorisation des modes de récupération : dune compilation plus ou moins contrôlée de ce substrat initial à une gestion maîtrisée des informations sémantiques qui sont réorganisées pour construire un récit conforme au genre. Lapport lexical ne suffit pas à construire le genre. Il peut même provoquer des «nuds» rédactionnels qui tiennent à des micro phénomènes dagrégation entraînant une rupture énonciative. Ainsi, dans certaines productions, la reprise de matériaux issus des textes sources coïncide avec un changement de choix de lénonciateur: il y a un décrochage du «je» au «il» ou inversement. Létude menée à son terme pourra contribuer à la réflexion didactique, car il nous semble important que des dispositifs permettent aux élèves de travailler spécifiquement ces récupérations de matériaux, de façon à ce quils reconnaissent les informations sémantiques spécifiques au genre, les comprennent, et aient un regard réflexif sur leurs reformulations afin déviter ces phénomènes dagrégation. Lenfant est un être avide de tentatives et daventures que la robinsonnade devrait satisfaire.
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Contacto: Kathy Similowski, Elémentaire dApplication;
Ecole doctorale «Concepts et langage», Paris Sorbonne, France Ecole dAccueil 4509 Sens Texte Informatique Histoire - Université Paris Sorbonne, France
(recebido em outubro de 2015, aceite para publicação em novembro 2015)
NOTAS
[1] EA STIH Equipe 4 «dynamique de la production discursive» Université Paris-Sorbonne
[2] Horaires et Programmes denseignement à lécole primaire, Bulletin Officiel hors-série n°3 du 19 juin 2008
[3] Lîle dAbel» de William Steig, (Folio Junior) p 56-58
[4] «Sa Majesté les Mouches» de William Golding (Folio Junior) p 78-79
[5] Robinson Crusoé» de Daniel Defoë (Classiques abrégés de lécole des loisirs) p 36-38, p 42-43
[6] Vendredi ou la vie sauvage» de Michel Tournier (Flammarion Jeunesse) p 43-44
[7] Le royaume de Kensuké», de Michael Morpurgo, (Gallimard Jeunesse) p 43-44, 47-49, 50-51
[8] Nous citons les écrits des élèves corrections orthographiques effectuées et ponctuation rétablie.
[9] Dictionnaire de lAcadémie Française, neuvième édition: «s. f. Petite maison grossièrement construite et ordinairement couverte de chaume.Construire une cabane. Il habite une cabane. Nous entrâmes dans la cabane du bûcheron. La cabane du pauvre. Se dit aussi de certains retranchements ou réduits le plus souvent formés de planches, et qui sont destinés à différents usages. Cabane de berger. Il occupait une cabane sur le coche d'eau. Les' officiers du bâtiment étaient dans leurs cabanes. Une cabane à lapins.»
[10] Pantalon apparu aux alentours du XVIIIe siècle
[11] Beatriz, dont la langue maternelle est le portugais, récupère dabord le terme «limonier» proche du mot portugais «limão» signifiant «citron», puis labandonne.
[12] http://eduscol.education.fr/pid23250-cid50486/vocabulaire.html Cette liste rend compte de la langue que lisent les élèves francophones. Ces mots ont été ramenés à leur base lexicale.
[13] Lîle de Virginie de James Mayhew, éditions Mijade, 1996.
[14] Leclaire-Halté relève différents procédés qui permettent par exemple de repérer les manifestations évaluatives du narrateur et des personnages (marques de délibération, de comparaison, de discours moral, usage de verbes de modalités, subjectivèmes)
[15] Demagny, A.-M. Paprocka-Piotrowska, U., 2004/3 emploient lindice de richesse de Guiraud