Resumen

COMFORT, Megan. «Nous partageons tout ce que nous pouvons»: la dualisation du corps des reclus dans les romans à travers les barreaux. Anál. Social [online]. 2007, n.185, pp.1055-1079. ISSN 0003-2573.

Maintenir des rapports avec un prisonnier constitue un défi aux conventions occidentales contemporaines en termes d'ingrédients de l'engagement romantique. La gestion punitive, l'interdiction et la surveillance caractéristiques de la prison transforment ces liaisons en cas extrêmes de contrôle de la vie intime. L'article utilise les données d'une étude ethnographique réalisée dans la salle d'attente des visiteuses de la prison de San Quentin et d'interviews faits à des femmes dont les compagnons sont détenus, pour distinguer quatre interactions spécifiques entre les couples durant l'emprisonnement de l'homme. En raison de leur effort pour «être ensemble» et soutenir l'être aimé, les femmes transportent leur environnement domestique dans la prison et font ainsi en sorte qu'une série de pénalisations - stigmatisation, censure, invasion de la vie privée, règles, limite spatiale et régime temporel - se retrouvent dans leur foyer. En entendant le concept de «prisionisation» de D. Clemmer comme étant la socialisation dans les normes de la prison, ce travail soutient que, même si elles sont physiquement absentes de l'établissement, les femmes sont sujettes à la «prisionisation secondaire» par la voie de la gestion et de la réglementation institutionnelle, puisque les méthodes qui leur permettent de rester en contact avec leur compagnon impliquent une cession de leur sphère privée, qui devient une extension du contrôle pénal.

Palabras clave : prison; genre; prisionisation; haute sécurité; réclusion; corps.

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