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Finisterra - Revista Portuguesa de Geografia

versión impresa ISSN 0430-5027

Finisterra  no.117 Lisboa ago. 2021  Epub 01-Ago-2021

https://doi.org/10.18055/finis18523 

Artigo

Observations de la dynamique végétale sur le volcan des capelinhos (Íle de Faial, Açores, Portugal)

Observações sobre a dinâmica vegetal no vulcão dos capelinhos (Ilha do Faial, Açores, Portugal)

Observations on the vegetation dynamics of the capelinhos volcano (Faial Island, Azores, Portugal)

Observaciones sobre la dinámica vegetal del volcán capelinhos (Isla Faial, Azores, Portugal)

1 Institut für Geographie und Geoökologie (IFGG), Karlsruher Institut für Technologie (KIT), Kaiserstr. 12, 76131, Karlsruhe, Germany. E-mail: christophe.neff@kit.edu


Résumé

Après un bref résumé sur la dynamique de la végétation pionnière dans les volcans actifs, l’histoire éruptive du volcan des Capelinhos est présentée. À partir de deux cartes de régénération végétale sur les champs de cendres de Capelo (2001, 2008), les résultats des campagnes de terrain sont brièvement discutés. Dans une partie des champs de cendre de Capelo, la succession semble être bloquée par Arundo donax, alors que dans l’autre partie, la végétation, qui est déjà relativement dense, semble évoluer vers une forêt dominée par Morella faya et Picconia azorica, avec une forte présence d’espèces exotiques comme, par exemple, Banksia integrifolia et Metrosideros excelsa. Les relevés botaniques de l’auteur sur le cône de Capelinhos sont présentés et comparés aux relevés historiques de 1994. Quand comparé à d’autres volcans, comme par exemple Surtsey, en Islande, le processus de colonisation dans le cône de Capelinhos semble progresser lentement. L’auteur considère que la faible densité de l’avifaune peut expliquer en partie la lenteur du processus de la conquête végétale. Cinquante ans après l’éruption, il n’y a encore ni d’arbres ni d’arbustes sur le volcan. Les espèces dominantes sont Tetragonia tetragonioides, Portulaca oleacera ainsi que Plantago coronopus. Les espèces exotiques semblent avoir un rôle important dans l’établissement de la végétation à Capelinhos.

Mot clés: Capelinhos; Faial; éruption volcanique; dynamique de la végétation; espèces pionnières

Resumo

Depois de um breve resumo da dinâmica da vegetação pioneira em vulcões ativos, é apresentada a história eruptiva dos Capelinhos. A partir de duas cartas de regeneração de plantas em campos de cinzas do Capelo (2001, 2008), os resultados do trabalho de campo são brevemente discutidos. Nalguns dos campos de cinzas do Capelo a sucessão parece estar bloqueada por Arundo donax; noutra parte, a vegetação, que já é relativamente densa parece evoluir para uma floresta dominada por Myrica Faya e Picconia azorica com uma forte presença de espécies exóticas como, por exemplo, Banksia integrifolia e Metrosideros excelsa. Levantamentos botânicos do autor nos Capelinhos são apresentados e comparados com os registos históricos de 1994. Em comparação com outros vulcões, como Surtsey, na Islândia, o processo de colonização nos Capelinhos parece progredir lentamente. O autor acredita que a baixa densidade de avifauna no vulcão pode explicar, em parte, o lento processo de colonização por parte da vegetação. Cinquenta anos após a erupção dos Capelinhos, não existem nem árvores nem arbustos no vulcão. As espécies dominantes neste processo dinâmico são Tetragonia tetragonioides, Portulaca oleacera e Plantago coronopus. As espécies exóticas parecem ser importantes para o estabelecimento da vegetação pioneira nos Capelinhos.

Palavras-chave: Capelinhos; Faial; erupção vulcânica; dinâmica da vegetação; espécies pioneiras

Abstract

After a short overview of the pioneer vegetation on active volcanoes the eruptive history of the Capelinhos is resumed. From two maps of the vegetation regeneration on the ash fields of Capelo (2001, 2008), the results of different field work campaigns are discussed. In one part of the ashfields, the vegetation dynamic is blocked by Arundo donax. In the other part, the vegetation seems to develop into a forest dominated by Morella faya and Picconia azorica with a high number of exotics species as for example Banksia integrifolia & Metrosideros excelsa. Compared to other volcanoes, for example the Surtsey volcano, in Island, the colonization of the Capelinhos by plant seems to go on very slowly. The author thinks that the relatively poor avifauna could explain this slow vegetation colonization of the Capelinhos. Fifty years after the Capelinhos eruption we cannot find any tree or bushes on the volcano. Dominant plant species on the Capelinhos are Tetragonia tetragonioides, Portulaca oleacera and Plantago coronopus. Alien plant species seem to have an important role in the establishment of the pioneer vegetation on the Capelinhos.

Keywords: Capelinhos; Faial; volcanic eruption; vegetation dynamics; pioneer species

Resumen

Después de un breve resumen de la dinámica de la vegetación pionera en volcanes activos, se presenta la historia eruptiva del volcán Capelinhos. De dos mapas de la regeneración de la vegetación en los campos de cenizas de Capelo (2001, 2008), se examinan brevemente los resultados de las campañas de campo. En una parte de los campos de cenizas de Capelo, la sucesión parece estar bloqueada por Arundo donax; mientras que, en la otra parte, la vegetación, que ya es relativamente densa, parece evolucionar hacia un bosque dominado por Morella faya y Picconia azorica, con una fuerte presencia de especies exóticas como, por ejemplo, Banksia integrifolia y Metrosideros excelsa. Se presentan los estudios botánicos del autor sobre el cono de Capelinhos y se comparan con estudios históricos de 1994. En comparación con otros volcanes, por ejemplo Surtsey, en Islandia, el proceso de colonización en el cono de Capelinhos parece progresar lentamente. El autor cree que la baja densidad de la avifauna puede explicar en parte el lento proceso de conquista de la vegetación. Cincuenta años después de la erupción, todavía no hay árboles o arbustos en el volcán. Las especies dominantes son Tetragonia tetragonioides, Portulaca oleracea y Plantago coronopus. Las especies exóticas parecen tener un papel importante en el establecimiento de la vegetación en Capelinhos.

Palavras clave: Capelinhos; Faial; erupción volcánica; dinámica de la vegetación; especies pioneras

I. Avant-Proposi

Monti di fuoco, vento e solitudine. Cosi descriveva le Azzorre, nel Cinquecento, uno dei primi viaggiatori portoghesi che vi sbarcò. / Montagnes de feux, des vents et de la solitude. Ainsi décrivait un des premiers voyageurs portugais débarquant au XVème siècle les Açores. (Tabucchi, 1983, p. 40, trad. de l’italien C. Neff)

Durant les travaux pour ma thèse de doctorat (fig. 1), j’avais établi une carte de la végétation du plateau de Labronzo à Stromboli et ses environs (Neff, 2000).

Fig. 1 Diapos d’introduction de la présentation au congrès Phytosociology, Biogeography and Syntaxonomy of the Eastern Atlantic Regions (2017), montrant la vue depuis le Cabeço Verde (ou Pico Verde) sur le Cabeço do Canto et en arrière-plan le volcan des Capelinhos appartenant tous au complexe volcanique de “Capelo”. Figure en couleur disponible en ligne. 

L’environnement est fortement influencé par la dynamique éruptive du Stromboli. Ayant découvert le site du volcan de Capelinhos durant un voyage d’étude en 1999 et en voyant une grande partie des anciens “champs de cendres” entre le phare de Capelinhos et Capelo recouverte par des étendues de Arundo donax (fig. 2), j’avais eu l’impression d’une ressemblance physionomique assez nette avec le plateau de Labronzo à Stromboli, où Saccharum spontaneum domine la dynamique végétale (Neff, 2000). J’ai donc décidé d’établir une carte de la reconquête végétale sur les anciens “champs de cendre” de Capelo - et d’observer la dynamique de la végétation pionnière sur le site du volcan, pour combler les lacunes du savoir scientifique sur l’évolution du couvert végétal tant à Capelinhos que sur toute la partie ouest de l’île de Faial, qui fut en grande partie ensevelie par les cendres lors de l’éruption de Capelinhos. N’ayant jusqu’à présent publié que de petites notes préliminaires sur mes travaux aux Açores (Neff, 2001, 2002, 2004, 2019; Neff et al., 2001), je présente ici, pour la première fois, une synthèse des travaux de terrain effectués à Faial en 1999, 2000, 2001, 2002, 2003, 2004, 2006, 2008 et 2017ii.

Source: Neff (2000)

Fig. 2 Vue sur les champs de cendres de Capelo depuis le còne de Capelinhos. Dans le quadrant supérieur gauche, on distingue très bien Arundo donax, qui domine le paysage (début des années 2000). Figure en couleur disponible en ligne. 

II. Introduction

Les éruptions volcaniques sont des laboratoires naturels, où l’on peut observer la dynamique de la végétation pionnière et ses différents stages. En ce sens, il existe des volcans qui ont été particulièrement bien étudiés et dont on connait déjà assez bien les différents stades de dynamique pionnière, comme par exemple le volcan Surtsey en Islande (Magnússon et al., 2009, 2014) ou le Mount St. Helens dans l’Etat de Washington aux Etats-Unis, pour ne citer que les exemples les plus célèbres (del Moral & Magnússon, 2014; del Moral & Titus, 2018). Concernant le Mount St. Helens, qui est certainement le volcan où la “reconquête végétale” et “les processus de succession” ont été le plus minutieusement documentés et analysés, Crisafulli et Dale (2018) ont récemment édité un livre intitulé Ecological Responses at Mount St. Helens: Revisited 35 years after the 1980 Eruption, qui retrace 35 ans de recherches écologiques. En Europe, c’est certainement l’Etna où le processus d’établissement de la végétation est le mieux analysé, principalement par les travaux d’Emilia Poli Marchese et ses collègues (del Moral & Poli Marchese, 2010; Poli Marchese, 2003; Poli Marchese & Grillo, 2000). Madame Poli Marchese a même écrit un livre dédié à la vie des plantes de l’Etna (2003). Notons aussi qu’une étude sur la dynamique de la végétation dans l’Archipel de Santorin (Iles de Kameni), a été récemment publiée par Dimopoulos et al. (2010).

Mais il existe aussi des volcans qui n’ont reçu qu’une moindre attention de la part de la communauté scientifique, en ce qui concerne leur “dynamique de végétation pionnière”. Le volcan de Capelinhos surgi de l’Atlantique le 27 Septembre 1957, à l’ouest de l’île de Faial (Archipel des Açores) en est un bon exemple. Il a d’abord formé une l’île dans l’Atlantique, mais pendant l’éruption qui a duré jusqu’en Octobre 1958, il a été rattaché par un isthme de cendre et de lave à l’île de Faial (Ribeiro & Brito, 1958). À la connaissance de l’auteur, il n’existe actuellement que trois publications scientifiques décrivant la reconquête végétale du site de Capelinhos (Gonçalves & Constância, 1994; Pereira & Constância, 1994; Porteiro et al., 2007). Notons aussi que, si les études sur la dynamique végétale sur le volcan de Capelinhos sont rares, il y a un roman qui décrit les effets de l’éruption de Capelinhos sur les hommes, les paysages et les plantes de Capelo: Vulkanische Reise (voyage volcanique) de Ralph Roger Glöckler (1997).

III. L’eruption de capelinhos

Le cône de Capelinhos appartient au complexe volcanique de Capeloiii, qui forme toute la partie occidentale de l’ile, dénommée Péninsule de Capelo, âgée d’environ 8000 ans (Di Chiara et al., 2014)iv. Ce complexe est formé par 11 systèmes volcaniques (31 cônes et effusions de lave). Le Cabeço de Trinta est, d’après les recherches d’Anita di Chiara et al. (2014), le plus ancien cône du complexe de Capelo, avec une phase éruptive située entre 6150-5450 A.D. Le plus récent des volcans du complexe de Capelo est le cône de Capelinhos, né d’une éruption sous-marine, en 1957v.

L’éruption de Capelinhos débuta le 27 septembre 1957 et dura jusqu’en octobre 1958, ébranlant alors fortement la communauté des Azores et tout le monde lusophone. Mais, en dehors du Portugal, des Etats-Unis et de la France, l’éruption de Capelinhos et l’activité sismique qui l’a accompagnée n’ont été qu’éphémèrement perçus par les médias et la communauté scientifique (Neff, 2004). En France, il y eut un reportage de Gérard Gery, Le volcan de l’océan. Ilha nova née du feu et de l’océan, publié dans Paris Match, en octobre 1957. Ce reportage fut aussi l’un des premiers qui ait inclut des photos en couleurs d’une éruption volcanique. Dans le sillon de ce reportage, qui a eu une répercussion mondiale, le National Geographic Magazine envoya à Faial une équipe de photographes et le reporter John Scofield, afin d’écrire le reportage A New Volcano Bursts from the Atlantic (Scofield, 1958), qui fit connaitre l’éruption au grand public. Ce reportage contenait des photos en couleurs (Kodachromes) de l’éruption, mais aussi des villages de Capelo et de Norte Pequeno, ensevelis sous les cendres. Au niveau scientifique, ce fut certainement la publication de Haroun Tazieff (1958), L‘Eruption 1957-58 et la Tectonique de Faial (Açores), et l’article Primeira notícia da erupcão dos Capelinhos na Ilha do Faial de Orlando Ribeiro et de Raquel Soeiro de Brito (1958), contenant une documentation photographique assez impressionnante, qui ont eu une retombée internationale considérable. Cette publication contenait aussi des croquis et un dessin de la genèse géomorphologique du cône de Capelinhos. Nous reproduisons ici, avec l’autorisation de Suzanne Daveau, veuve de Orlando Ribeiro, l’esquisse géomorphologique montrant la genèse du cône, publié originalement comme la figure 3 - Evolução do vulcão dos Capelinhos (évolution du volcan du Capelinhos), de Ribeiro et Soeiro de Brito (1958). Le dessin représente les quatre phases de sa genèse: 1) formation de la première île volcanique; 2) ralentissement de l’éruption, la partie émergeant de l’Océan Atlantique disparait presque entièrement; 3) reintensification de l’éruption et formation d’un isthme rattachant l’ilha nova de Capelinhos avec la terre ferme de l’île de Faial; et 4) phase finale avec coulée de lave.

Source: Ribeiro & Soeiro de Brito (1958)

Fig. 3 Esquisse dessinée par Orlando Ribeiro, montrant les quatre phases principales de la genèse du volcan de Capelinhos. 

Mais la première documentation scientifique de l’éruption fut, d’après les recherches de l’auteur, la notice préliminaire de Frederico Machado (1958) Atividade Vulcânica da Ilha do Faial I - Noticia preliminar relativa aos meses de Setembro a Dezembro de 1957 publiée par la revue Atlântida. Après ces premières notices et reportages scientifiques, de multiples analyses scientifiques géologiques, vulcanologiques, géophysiques et même de géographie humaine, ont été consacrées à l’éruption de Capelinhos. Une grande partie de ces travaux sont repris en fac-simile dans les deux ouvrages édités par Victor Hugo Forjaz - Vulcão dos Capelinhos; retrospectivas, vol. 1 (1997) et Vulcão dos Capelinhos, Memórias 1957-2007 (2007). Nous renvoyons à ces ouvrages pour une connaissance plus approfondie de l’éruption de Capelinhos. Dans Brum Ferreira (2005) on trouvera une description des principales éruptions volcaniques terrestres et sous-marines historiques. Dans ce contexte, il faut aussi rappeler qu’en 1672/73, la partie occidentale de l’île de Faial avait déjà été largement touchée par l’éruption du Cabeço do Fogo et du Pincarito, qui appartiennent, comme le cône de Capelinhos au complexe volcanique de Capelo. Cette éruption historique engendra une vague d’émigration vers le Brésil (Madeira, 2007). Sur les recherches géologiques et volcanologiques, Cole et al. (2001) présentent une bibliographie assez complète des travaux de recherches effectués entre 1957 et 2000.

En ce qui concerne l’objectif de la présente étude, nous retenons deux conséquences sur le développement de la vie des plantes:

  1. Naissance d’une nouvelle île d’origine volcanique qui a été, à mesure que l’éruption évoluait, rattachée à l’île de Faial par la formation d’un isthme. Lors de la naissance de cette terre volcanique, en 1957/58, il n’y avait aucune forme de vie biologique, c’est-à-dire aucune plante;

  2. La plus grande partie de l’Ouest de l’île de Faial fut couverte par les cendres de l’éruption de Capelinhos. Cette épaisse couverture de cendres provoqua une vague d’émigration vers les Etats-Unis (Kennedy-Pastore Act, en Neff, 2004). D’après les photos historiques rassemblées dans Forjaz (1997, 2007), on peut assumer qu’aussi bien les terres arables (vignes et champs de maïs) que la végétation naturelle (bois, forêts, mistérios) avait tout simplement disparu sous une épaisse couche de cendres. Une très grande partie du règne végétal avait alors cessé d’exister dans cette partie de l’île.

IV. La reconquête végétale sur les champs de cendres de capelo

Pendant l’éruption de 1957/58, une très grande partie de l’ouest de l’île de Faial a été recouverte par des cendres. La freguesia (délimitation administrative portugaise, comparable à la commune en France ou à la gemeinde en Allemagne) de Capelo fut particulièrement touchée par les chutes de cendres. Dans l’ouest de cette commune, dans le petit hameau de Porto Comprido, qui était, avant l’éruption, une base de baleiniers, les habitations furent ensevelies par une épaisse couverture de cendres, pouvant atteindre par endroits plusieurs mètres, comme le montrent les diverses photos publiées par Campos et al. (1962) et par Lobão (2002). C’est cette épaisse couche de cendres qui incita les habitants de Capelo à émigrer. Avant l’éruption, le plateau entourant le Cabeço Verde et le Cabeço do Canto, entre Capelo et Norte Pequeno, était intensément cultivé, on y trouvait principalement des vignes, des champs de maïs et des champs de patates douces, visibles sur les photos du livre mémoire publié pour les 400 ans de Capelo (Comissão das Comemorações dos 400 anos do Capelo, 2000). Par ailleurs, comme le montre très bien la carte publiée par Cunha (1959), le complexe volcanique de Capelo (Cabeço Verde, Cabeço do Canto, Cabeço do Fogo, etc.) était, avec la Caldeira centrale, les seuls endroits de l’île de Faial où une végétation forestière, plus au moins naturelle, subsistait avant l’éruption de Capelinhos. Le reste de la surface de l’île était utilisé pour le pâturage, l’agriculture et la sylviculture (plantation de Cryptomeria japonica).

L’auteur présente deux cartes de végétation, qui ont été établies en 2001, avec l’aide d’étudiants (relevés de terrain par des étudiants de géographie de l’Université de Mannheim et, en 2008, par des étudiants de géographie et géoécologie du Karlsruher Institut für Technologie). Sur les cartes, on remarque que la dénomination des plantes est celle utilisée entre 1999 et 2008 comme, par exemple, Myrica faya Aiton pour Morella faya (Aiton) Wilbur. Pour les relevés de terrain, nous avons travaillé avec une adaptation de la méthode des Biovolumes (Neff, 1995), en nous basant sur les travaux de Trabaud (1973), en estimant le biovolume des espèces dominantes sur le terrain. Grosso modo, comme le décrit Pedroti (2013), il s’agit d’une version modifiée de la cartographie des séries de végétation (Maps of Vegetation series) de l’école de Gaussen et Ozenda, en utilisant une approximation des biovolumes de chaque espèce sur le terrain. Nous avons utilisé parallèlement les Flores de terrain éditées par Hanno Schäfer (2002, 2005) et par Sjögren (1984, 2001) pour la détermination de plantes, aussi bien sur les champs de cendres de Capelo que pour les sites du Capelinhos. Au début des travaux de terrain, nous avons aussi utilisé le guide floristique de da Costa et Franquinho (1998) sur les plantes de Madeira, pour déterminer les arbres et arbustes exotiques.

Sur la Carte de 2001 (fig. 4), on peut reconnaitre quelques tendances. A l’ouest, jusqu’en face de Capelinhos, on trouve encore des étendues quasiment sans végétation. A l’est du volcan, on trouve une grande zone recouverte par une sorte de maquis dominée par Myrica faya (Morella faya), qui s’étend jusqu’ à Norte Pequeno. Vers le sud, en direction de Capelo, une très grande surface était couverte et dominée par Arundo donax. Dans cette partie, une assez grande parcelle venait d’être brulée. On pouvait encore y reconnaître les restes des Arundo donax calcinés. Vers le Sud Est à partir de la parcelle 14 on entrait dans un Maquis assez dense, dominé par Myrica faya.

La Carte de 2008 (fig. 5) ne montre pas de grands changements. La surface brulée en 2001 a été entièrement recolonisée par Arundo donax. Dans la partie sud-est de la carte, à partir de la parcelle en rouge, nous avons, comme en 2001, cartographié un maquis avec un caractère parfois très forestier, où Myrica faya domine le couvert végétal, mais où les espèces co-dominantes, comme Erica azorica, Banksia intergrifolia, Metrosideros excelsa, Picconia azoria et les conifères Pinus pinaster et Pinus pinea, ont pris par endroit des proportions assez importantes.

Source: travaux de terrain de l’auteur avec les étudiants de géographie de l’Université de Mannheim (2001)

Fig. 4 Carte de la végétation des champs de cendres de Capelo (2001). Le numérotage représente les parcelles étudiées. Figure en couleur disponible en ligne. 

Source: travaux de terrain de l’auteur avec les étudiants de géographie et de géoecologie du Karlsruher Institut für Technologie (2008)

Fig. 5 Carte de la végétation des champs de cendres de Capelo (2008). Le numérotage représente les parcelles étudiées. Figure en couleur disponible en ligne. 

L’auteur est revenu sur le terrain en septembre 2017, 50 ans après l’éruption de Capelinhos. On a pu alors observer par endroits une reprise de la culture de la vigne - vigne qui était quasiment inexistante de 1999 à 2008. On remarqua aussi la densification des zones boisées, qui ont souvent déjà un caractère forestier entre Capelo et Varadouro. On observe, comme déjà en 2008, l’établissement d‘une mosaïque forestière dans la partie est (Varadouro), avec Myrica faia, Erica azorica, Picconia azorica, Metrosideros excelsa, Banksia integrifolia, Pinus pinaster et pinea. Dans la partie proche de Capelinhos, la succession semble être bloquée par Arundo donax. Arbres et arbustes sont assez rares. Les parties qui sur les cartes de 2001 et 2008 sont encore mentionnées sans végétation sont en train d’être colonisées par des bouquets de Tamarix africana et des touffes de Carpobrotus edulis.

V. La végétation sur le cône de capelinhos

D’après nos recherches, les seuls relevés de végétation sur le cône de Capelinhos ont été publiés par Gonçalves et Constância (1994) et Pereira et Constância (1994). Dans Porteiro et al. (2007) on trouve une petite documentation de photos avec quelques plantes poussant sur le cône de Capelinhos, mais pas de relevés. Ayant travaillé sur le site depuis 1999, nous présentons ici quelques résultats de nos travaux de terrain sur Capelinhos.

1. Sommet du cratère

Sur le petit croquis (fig. 6), on trouve le tracé des transects de Gonçalves et Constância (1994) et les transects que nous avons tracés en septembre 2017. On voit également un triangle vert, délimitant un espace qui était dominé par Tetragonia et Portulaca oleracea entre 2005 et 2007.

Le C (C comme cratère) montre les emplacements de nos relevées dans la zone sommitale du cratère principal. Dans cette zone, nous avons effectué des relevés sur des placettes standardisées (5x5m), selon la méthode des biovolumes, dont nous publierons ultérieurement les résultats.

Dans le tableau I, nous présentons les espèces répertoriées sur le cratère principal en 2008 et en 2017. Notons que le sommet du cratère principal n’est couvert que d’une façon très éparse par les plantes. La végétation ne s’y installe que très lentement. En ce qui concerne les transects établis en septembre 2017, nous présentons ici les fréquences de plantes répertoires sur le transect W (West = Ouest), qui est un transect horizontal du versant oriental du cratère principal, d’une longueur de 128m. Dans ce tableau, on voit très bien que ce sont les espèces Atriplex prostrata, Plantago coronopus, Festuca petreae et Tetragonia tetragonoides qui dominent cette partie du versant.

Source: travaux de terrain de l’auteur avec les étudiants de géographie et de géoecologie du Karlsruher Institut für Technologie (KIT)/Cartographie Réka Sóti (2017)

Fig. 6 Croquis du Capelinhos (2017). Figure en couleur disponible en ligne. 

Tableau I Espèces repérées en 2008 et en 2017 et fréquences des espèces sur le cratère principal du Capelinhos. 

2. Tableau synoptique des différents relevés botaniques effectués sur les Capelinhos

Dans le tableau II, nous avons réuni les espèces répertoriées par les différents botanistes qui ont travaillé sur le Capelinhos. On y trouve aussi le statut des plantes et leurs provenances phytogéographiques, basés sur la liste publiée par Silva et al. (2010). Nous utilisons ici la nomenclature de Silva et al. (2010), cela veut dire que nous utilisons parfois des synonymes par rapport aux publications originales.

Tableau II Tableau synoptique des différents relevés botaniques effectués sur le Capelinhos de 1994 à 2017. 

La plupart des plantes répertoriées par Gonçalves et Constância (1994) ont été aussi répertoriées par l’auteur en 2008 et 2017. Dans le tableau, nous avons marqué en lettres en gras les espèces cartographiées par tous les auteurs ayant publié sur Capelinhos. Digitaria sanguinalis, Erigeron canadense, Poa annua, Tetragonia tetragonoides sont des espèces qui n’ont été décrites ni par Gonçalves et Constância (1994), ni par Pereira et Constância (1994), mais ces espèces sont présentes sur le volcan depuis 1999, d’après les observations de l’auteur. En 2017, nous avons trouvé quelques pieds de Rumex sanguineus. Dans la check-list publiée par Schäfer (2003), l’espèce est décrite comme étant très rare sur l’île de Faial. Retrouver sur le Capelinhos une plante considérée comme rare sur l’île de Faial est assez surprenant.

3. Espace dominé pour le Tetragonia tetragonoides et Portulaca oleacera

Le triangle sur le croquis (fig. 6) est la délimitation de Tetragonia tetragonoides et Portulaca oleacera, sur le versant Est. Entre 2005 et 2007, cette partie du volcan était couverte par un tapis relativement dense de Tetragonia tetragonoides et Portulaca oleacera, où Tetragonia dominait largement. Ce tapis dense, d’une couleur d’un vert vif, encore très bien visible sur une photo éditée par Forjaz en 2007, s’est ensuite assez rétrécie; en 2017, on n’y trouve plus que des vestiges.

VI. Discussion

Nous partageons cette discussion en deux secteurs, car les biocénoses sont très différentes: les champs de cendres de Capelo et le volcan des Capelinhos.

1. Les champs de cendres de Capelo

A part les secteurs qui sont bloqués par la présence de Arundo donax, tout laisse croire que nous assistons à une évolution vers une mosaïque de formation côtière de Erica azorica et vers des écosystèmes forestiers mixte de Morella faya et Piconia azorica (Elias et al., 2016; Fernández-Palacios et al., 2017; Trota & Pereira 2018), mais avec une forte concentration d’espèces exotiques comme Banksia intergrifolia, Metrosideros excelsa et Pinus pinaster et Pinus pinea - comme le montre aussi la carte de 2008 et les observations personnelles de l’auteur, en septembre 2017. Notons encore la présence de quelques Araucaria heterophylla qui, par leur hauteur impressionnante, sont devenues des éléments caractéristiques du paysage côtier entre Capelo et la station balnéaire de Varadouro. En ce qui concerne les secteurs dominés actuellement par Arundo donax, ils pourraient surement évoluer vers des formations côtières d’Erica azorica, mais ce processus est bloqué par Arundo donax.

Après presque 20 ans d’observations, l’auteur pense que Arundo donax bloque la dynamique végétale, comme Richter (1984) et aussi Neff (2000) l’on décrit pour le plateau de Labronzo à Stromboli, où Saccharum spontaneum a bloqué la dynamique végétale pendant des décennies (et la bloque encore). Sans une intervention majeure de l’homme ou une nouvelle éruption de l’un des volcans dormants du complexe volcanique de Capelo, Arundo donax restera un des éléments dominants du paysage, entre Capelo et l’ancien phare de Capelo en face de Capelinhos. Notons aussi que cette présence dominante de Arundo donax est devenue une véritable empreinte du paysage côtier de l’extrémité occidentale de la péninsule de Capelo et que cette image se retrouve dans le récit de voyage de João de Melo Açores - O Segredo das Ilhas: A orla marítima e costeira, entre o Capelo e o Varadouro, começa por ser baixa, cheia de pedras e canas (La côte et la mer, entre le Capelo et le Varadouro, commence par être basse, envahie par des pierres et des cannes de Provencevi; de Melo, 2016, p. 75).

2. Le volcan des Capelinhos

Il est très difficile de classer la végétation du Capelinhos. D’abord, il faut savoir que le volcan a perdu à peu près de 50% de sa surface terrestre pendant les 50 ans qui ont suivi l’éruption de 1957/58. Que restera-t-il du Capelinhos dans 50 ans? Théoriquement, si l’érosion marine se ralentit, on pourrait peut-être parler d’une phytocénose ressemblant au concept de formation de côte rocheuse (Vegetação de Costas Rochosas), décrite par Eduardo Dias (1996). Avec Plantago coronopus, Festuca petraea, Speruglia azorica, nous avons donc rencontré, en 2017, trois des huit espèces clefs dont parle Eduardo Dias (Dias, 1996), mais avec de nouvelles associations d’espèces, comprenant une très grande part d’espèces exotiques naturalisées aux Açores. Dans l’état actuel, l’auteur classerait l’ensemble de la végétation de Capelinhos dans une nouvelle association, qu’on pourrait peut-être nommer “Tetragoietum - Plantegietum nov. Ass. Volcano Capelinhos”. Une association quasi unique, car inconnue dans le reste du Monde. En effet, on est assez loin de l’alliance “Festucion petraeae”, dont parlait Pereira et Constância (1994), même si on peut considérer qu’une partie du versant ouest du cratère principal semble se diriger vers une telle alliance.

Comparé au Surtsey, en Islande, île volcanique qui a surgi de l’Atlantique six ans plus tard que le volcan des Capelinhos, il devient clair que le processus de colonisation végétale est, à Capelinhos, un processus plutôt lent. Une simple comparaison visuelle de photos du volcan de Capelinhos et de Surtsey montre que Surtsey est déjà en partie recouvert par un tapis de végétation assez dense (voir del Moral & Magnússon, 2014, p. 2100), mais à Capelinhos il n’existe pas de formation comparable en densité et en étendue. A Surtsey l’établissement de la végétation semble être lié à la forte présence des oiseaux côtiers (seabirds), plus spécialement à la présence de “Goélands” nicheurs sur l’île, surtout le Géoland brun (Larus fuscus).

D’après Porteiro et al. (2007), des Pigeons biset (Columbia livia) nichaient dans les falaises du flanc du Capelinhos. La Bergeronnette des ruisseaux (Motacilla cinerea patriciae) niche dans les falaises de la Costa da Nau, en face du volcan (Porteiro et al., 2007). De plus, Porteiro et al. (2007) signalent la présence du Serin des Canaries (Serinus canaria canaria), du Merle noir açorien (Turdus merula azoriensis) et du Pigeon ramier açoréen (Columba palumbus azorica), tous présents sur le volcan. L’auteur, qui n’est pas ornithologue, peut confirmer la présence du Serin des Canaries sur le volcan. Néanmoins, il a eu l’impression que le site de Capelinhos semble avoir une avifaune plutôt pauvre. Pendant l’existence du tapis vert de Tetragonia et Portulaca (triangle sur le croquis de fig. 6) il y avait quelques Goélands nicheurs dans cette petite tache de végétation dense. La colonie de Larus cachinans (Goéland pontique), dont parlait Pereira et Constância en 1994, a depuis longtemps disparue. Cependant l’auteur a pu, pendant tous les stages de terrain, observer des Hirondelle de mer (Sterna hirunda) survolant le volcan de Capelinhos, et qui semblent nicher dans les falaises côtières de la Costa da Nau.

Peut-être la faible présence d’oiseaux nicheurs pourrait-elle être une des clefs pour comprendre la très lente colonisation du volcan de Capelinhos par les espèces végétales. Il semble clair que le rôle de l’avifaune pour la colonisation végétale des iles et ilots atlantiques par la végétation pionnier est un facteur déterminant (Kalwij et al., 2019; Viana et al., 2016). Néanmoins, au moins en ce qui concerne Capelinhos, il semble difficile de quantifier cette colonisation sans études ornithologiques complémentaires. Une autre variable, importante mais difficilement cernable à Capelinhos, est tout simplement le temps, comme l’ont récemment démontré Irl et al. (2019), en analysant des chronoséquences de végétation sur les coulées de laves historiques de l’île de Palma (Canaries).

Le site de Capelinhos est certainement unique au Monde. Après presque 20 ans d’observation sur le terrain, l’auteur peut simplement constater que ce sont les espèces exotiques qui semblent dominer la dynamique de végétation pionnière. A priori, si le volcan de Capelinhos ne disparait pas en raison de l’érosion sur le littoral atlantiquevii, il sera sûrement intéressant de suivre l’évolution de cette biocénose unique au Monde.

VII. Conclusion

Pour conclure, les cinq plantes qu’on pouvait observer en septembre 2017 sur tous les versants du volcan étaient Carpobrotus edulis, Cyrtomium falcatum, Digitaria sanguinalis, Plantago coronopus, Portulaca oleacerum et Tetragonia tetragonoides (figs. 7 - 10). Ce qui est assez frappant, c’est que seul Plantago coronopus peut être considéré comme une plante indigène (Silva et al., 2010). Les autres plantes qu’on trouve à peu près sur toutes les façades du volcan sont toutes des plantes exotiques naturalisées. En 2017, nous avons seulement retrouvé deux espèces endémiques açoriennes, à savoir Festuca petraea et Spergularia azorica. Pendant toutes les phases de travaux de terrain, de 1999 à 2017, nous n’avons constaté ni arbre ni espèce arbustive sur le volcan.

Source: Neff (2017)

Fig. 7 Plantago coronopus sur les flancs du Capelinhos. Figure en couleur disponible en ligne. 

Source: Neff (2017)

Fig. 8 Carprobrotus edulis sur le Capelinhos. Figure en couleur disponible en ligne. 

Source: Neff (2017)

Fig. 9 Vue dans le cratère principal de Capelinhos. A part quelques brins de Portulaca oleracea et de Digitaria sanguinalis la “bouche de Capelinhos” est complètement dénudée. Figure en couleur disponible en ligne. 

Source: Neff (2017)

Fig. 10 Travail de terrain sur le bord du cratère principal, avec les étudiants du KIT. Figure en couleur disponible en ligne. 

Remerciements

Je remercie Julia Baum pour les travaux de cartographies et maquette GIS/SIG.

Je remercie les étudiants de Géographie de l’Université de Mannheim et les étudiants Géographie et Géoecologie du Karlsruher Institut für Technologie (KIT) pour leur aide durant les travaux de terrain.

Je remercie Suzanne Daveau pour ses conseils, qui m’ont permis nettement d’améliorer la version finale de l’article et pour m’avoir permis de reproduire et publier le dessin de la genèse du volcan de Capelinhos fait par Orlando Ribeiro.

Je remercie Carlos da Silva Neto pour ses conseils, qui m’ont permis nettement améliorer la version finale de l’article.

Je remercie Mercedes Herrera Gallastegui pour la correction du Resumen espagnole.

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Notas

i L’article est la version écrite et retravaillé de ma présentation orale éponyme au congrès Phytosociology, Biogeography and Syntaxonomy of the Eastern Atlantic Regions. Praia, Cabo Verde, November 5-7, 2017.

ii Aprés avoir soumis cet article début septembre 2019 je suis reparti pour un séjour de travail d’environs deux semaines à Faial en septembre 2019. Suite à ce voyage de recherche j’ai publié en Novembre 2020 dans mon blog «paysages» une rétrospective très personnelle sur 20 ans de recherches à Capelo “Souvenirs de vingt ans de voyage de recherche à Capelo (Île de Faial/Açores)” (Neff, 2019).

iii En Anglais “Capelo Volcanic Complex” (Quartau et al., 2015).

iv Confirmation orale par José Madeira à l’auteur en septembre 2018 (15/09/2018) pendant la conférence Floramac 2018 à Funchal. José Madeira est certainement l’expert le plus confirmé du volcanisme du groupe central de l’archipel des Açores, ayant dédié sa thèse de doctorat à la géodynamique des Îles de Faial, Pico et S. Jorge (Madeira, 1998).

v Dans l’article de Anita di Chiara et al. (2014) nous trouvons une carte détaillée de tous les cônes volcaniques du complexe volcanique de Capelo sur la péninsule de Capelo, qui forme la partie ouest de l’ile de Faial.

vi Traduction du portugais par C. Neff.

vii D’après les estimations de Zhao et al. (2019) le Capelinhos pourrait disparaitre en 2119.

Received: September 02, 2019; Accepted: June 01, 2020

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